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9 juillet 2010 5 09 /07 /juillet /2010 20:21

 

 

Jeu de massacre

à la cour d’ UBU ROI.



 Que dire de ce dernier Conseil Municipal ? Certainement qu’il fut, encore une fois, long, tendu et riche d'enseignements, hélas…

   

 Pourtant le compte-rendu, paru dans l’Indépendant, est affligeant de simplisme dans sa formulation. Certes le journaliste a perçu l'évidence : la tension et l'exaspération   des protagonistes. Mais il ne dit rien de la parodie démocratique des votes et de leur contenu ! Réduisant  les échanges à de simples passes d'armes, il oublie l'essentiel : l'impréparation de l'équipe majoritaire, la non-maîtrise des dossiers, l’approximation des explications lorsqu'il y en a, l'inadaptation des décisions prises face à la situation et aux besoins locaux.

 

 L' « opposition », elle, est toute entière confondue dans un combat de procédures et de « palabres », sans référence à la connaissance fine des dossiers qu'elle défend bien mieux que ne le font les rapporteurs majoritaires. Au titre provocateur du journaliste « On discute, on palabre, et à la fin c'est le maire qui gagne.» Nous répondons, nous, que lorsque le maire gagne c’est  Saint Cyprien qui perd.

 

 Ce qui est évident, c’est qu’avec une majorité de 21 voix contre 8 ou 10 ou 12, c’est selon…, il ne peut y avoir de mise en minorité de la majorité régnante. Le journaliste serait mieux inspiré dans ce cas, de s’intéresser au fond des dossiers plutôt qu’aux résultats des votes, forcément connus d’avance ! Ce n’est pas faire insulte aux 21 que de les dire inféodés, dépendants ou tout simplement solidaires de leur chef, pour des raisons amicalistes ou intéressées. Eux-mêmes l’avouent ingénument ou cyniquement : « nous sommes nuls, nous le savons, mais ce que vous pouvez dire, nous nous en fichons » (le terme employé est en réalité plus…cru).

 

 On ne tire pas sur une ambulance mais à tout le moins on lui demande d’aller droit ! Peine perdue ! Toutes nos remarques, suggestions et autres manifestations de bonne volonté, tombent à plat. « On » nous comprend, « on » promet pour plus tard des aménagements, des modifications de procédures, mais « on » finit par voter  et, surprise ! les 21 se retrouvent, l’esprit apparemment tranquille et la conscience apaisée…

 

                                   C’est ainsi

 

que nous ne savons toujours pas si la commune s’est réellement portée partie civile,


que nous allons vendre à nos votes défendants, quelques biens immobiliers pour

améliorer l’ordinaire et non pour commencer à apurer la dette,


que des conseillers municipaux, après avoir été évincés de leurs fonctions d’adjoints,

sont évincés des dernièrs postes qui leur avaient été confiés,


que des remplaçants qui ne les valent pas (eux-mêmes l’avouent.. !) sont plébiscités par les 21,


que la majorité refuse en bloc d’aménager les tranches de quotient familial en faveur des familles les plus démunies ( études surveillées), etc, etc….

 

 De l’affaire la plus insignifiante (décider si oui ou non on va octroyer un prix de 150, 100 ou 50 euro aux lauréats des maisons fleuries), à des affaires de fond (partie civile, vente du patrimoine, indemnités, fonctionnement des commissions…), tout donne lieu à affrontements stériles car les réponses sont  indigentes quand l’aveu d’ignorance n’est pas lui-même avancé !

 

 Impuissance et incompétence désormais assumées et même revendiquées !


« Vous ferez mieux lorsque vous serez aux commandes. Nous, on est nuls… »


Le  constat d’incompétence haussé au rang de stratégie !


Provocations, absurde, farce, parodie et humour gras, nous sommes bien là à la cour du roi UBU, symbole du délire du pouvoir et de l'absurdité des hiérarchies politiques.

 

En cette longue soirée de Conseil Municipal (de 19h30 à 1h30 du lendemain matin…) nous étions au théâtre. Au théâtre de l'absurde. 

 

Et si ce n’avait été une honte persistante face au ridicule de ce Conseil Municipal, nous eussions pu y trouver plaisir.

 

 

 

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Published by Marie-Pierre Sadourny-Gomez