Au nom de mon groupe et avec votre autorisation, je désirerais faire une déclaration.
M. le maire, mesdames et messieurs les adjoints, mesdames et messieurs les conseillers municipaux.
Les électrices et les électeurs ont tranché.
Les Cyprianais et les Cyprianaises ont souhaité reconduire l'équipe sortante, nous prenons acte de leur décision.
Lorsqu’on fait de la politique, s’il est bien une chose que l’on doit prendre avec humilité, c’est le verdict des urnes. Il est sans appel et je souhaite donc au Maire de Saint-Cyprien, pour le bien de notre ville, toute la réussite et le courage possibles.
Maintenant, nous avons le devoir de comprendre et de répondre au message exprimé par ce vote… ou ce non vote.
Il y a d'abord un message national. En 2012, les Français ont élu François Hollande à la présidence de la République.Ils sont déçus, et je le comprends. Si je veux rappeler les progrès réalisés depuis deux ans — le chômage des jeunes est en baisse, la croissance amorce un rebond, des mesures fortes ont été prises pour les droits des consommateurs, le logement, l'économie, l'égalité — je n’oublie pas que beaucoup d'entre vous vivent encore des situations difficiles. Et si je veux croire que le nouveau gouvernement, resserré et volontariste, saura y répondre, je n’attends pas le salut seulement de l’Élysée ou de Matignon : en tant qu’élue locale, j’entends porter ces aspirations à plus de changement.
Soyons lucides sur la situation locale, il ne s’agit pas d’accuser tel ou tel, nous avons chacun notre part de responsabilité. Le rejet de la liste majoritaire était plus facile, sur des anciens élus, des différentes majorités. La poussée du FN, a contribué aussi à ce vote, dans une liste un colistier était encarté au FN et l’affichait sans réserve, sur une autre liste c’était plus voilé.
L'impuissance apparente de la politique à pouvoir changer la vie des gens contribue aussi à ce rejet et à l'abstention. Il incombe donc aux responsables politiques de se donner les moyens d’agir.
D’une part, il faut que les acteurs politiques prennent conscience de leur responsabilité : ce que nous disons nous engage et, une fois élus, nous sommes tenus d’appliquer ce que nous avons promis.
M. Del Poso votre programme en main, nous vous interrogerons régulièrement sur l’avancement de vos promesses.
D’autre part, il faut que nous nous engagions réellement sur le chemin de la participation active des citoyens.
M. Del Poso votre programme en main, pouvez-vous pendant ce mandat vous engager sur le chemin de la participation active des citoyens ?
M. Del Poso votre programme en main, pouvez-vous vous engager à ce que régulièrement les commissions fonctionnent avec un véritable débat entre opposition et majorité.
C’est la condition pour reconstruire, pas à pas, une démocratie vivante.
Si le temps du politique devrait être un temps long, il se trouve broyé aujourd'hui par le rythme rapide de la communication. Plutôt que de nous y coller sans réflexion, il nous faut revenir aux réalités quotidiennes des gens. C’est à partir de là que nous pourrons leur proposer des réponses qui permettent vraiment de penser l'avenir. Des questions complexes nécessitent des réponses complexes : celles-ci ne peuvent surgir toute faites de programmes électoraux concoctés à intervalles réguliers et sur lesquels les citoyens auraient à se prononcer une fois pour ne plus rien avoir à dire pendant cinq ou six ans.
Il est maintenant de la responsabilité des élus et des militants — et je pense en particulier aux membres de mon équipe – mes colistiers, les militants — de renouer un dialogue permanent avec la société, de construire les cadres de réflexion et d’échanges nécessaires pour que la politique se retrouve au cœur de la société, et non plus au-dessus ou à côté d’elle.
Paradoxalement, nous avons une opportunité pour cela à Saint-Cyprien: six ans d’opposition.
Je voudrais terminer mon propos par esquisser quelques pistes qui me paraissent importantes.
Ma conception est celle commune à toute l’équipe, l'élue de l'opposition que je suis, que nous sommes avec Franck Antoine se mettra au service de cette reconstruction, dans un esprit de travail et d'apaisement retrouvé.
Apaisement, ai-je prononcé. Ce serait bienvenu après tant de passions, de provocations, tant de mots qui n’auraient jamais dû être prononcés — il y en a encore tellement -, de phrases qui sont lâchées ici ou là et qui désorganisent l’esprit public. Oui, apaisement.
Ce travail ne sera pas une mince affaire. Mais ça n'est jamais une mince affaire que de penser et faire vivre la démocratie.
Être élu·e d'opposition, c'est faire vivre la démocratie dans le sens le plus noble du terme.
On ne retient souvent des élections municipales que les noms des gagnants ou des battus. En oubliant trop souvent les colistiers qui ont participé aux campagnes électorales et toutes celles et ceux qui pendant 6 ans élus de l’opposition participeront à la vie démocratique de la commune. Cet engagement, souvent anonyme mérite d’être salué car ce sont ces élus qui font vivre la démocratie au quotidien.
La campagne qui vient de s’achever fut agréable. J’ai une pensée particulière pour tous les militants qui s’y sont investis sans compter autour de l’équipe, et pour lesquels le résultat est une forte déception, j’ai une pensée très forte pour tous les colistiers de l’équipe, des hommes et de femmes de grande qualité : je veux leur dire que depuis des années pour certains, des mois pour d’autres nous avons travaillé ensemble pour ce Saint-Cyprien que nous souhaitons tous, je veux leur dire que j’étais très fière d’être à leur côté, je veux leur dire que j’étais la tête de liste, leur tête liste et que je suis et je reste leur responsable, leur leadership, il n’y a rien, ni personne au-dessus de moi et donc au-dessus d’eux, de nous, je veux leur dire que cette défaite n’aura servi à rien si nous en restons là.
Nous avions un projet, nous serons fidèles à ceux qui nous ont élu·e·s et nous ne faiblirons ni sur nos valeurs, ni sur nos actions. Nous savons la responsabilité qui est la nôtre, car nous mesurons l'attente de nos concitoyens.
Nous serons présents, au sein du conseil municipal comme dans la ville, à l'écoute de nos concitoyen·ne·s pour jouer pleinement le rôle de représentants qu'ils nous ont confié. Nous nous engageons, à organiser la diffusion des informations et de notre travail auprès des Cyprianaises et des Cyprianais.
Nous saurons nous opposer lorsqu'il s'agira de le faire, mais nous nous engageons à ne pas jouer l'opposition stérile. Nous travaillerons à construire des propositions, que la majorité devra écouter et prendre en compte si elle souhaite vraiment, comme nous, œuvrer dans l'intérêt des Cyprianaises et des Cyprianais.
Le combat qui doit être toujours le même, toujours celui, depuis que la démocratie existe, entre la peur et l’espoir, entre la résignation et le sursaut, entre l’agitation et le changement.
Alors ouvrons une nouvelle page.